Comment et pour quelles raisons as-tu commencé à faire du théâtre?
Dès l’âge de 6-7 ans j’organisais des spectacles avec mes frères et sœur, je me fabriquais des costumes et j’empruntais le camescope de mes parents pour filmer mes « représentations ». De nature timide, j’aimais échapper au quotidien, raconter des histoires, jouer d’autres personnages. Quelques années plus tard mes parents m’ont emmené au Festival d’Avignon et j’ai alors compris que « jouer » pouvait être un métier !
Est-ce que tu te souviens de ton premier cours?
À mes 13 ans, après avoir tout essayé : la danse, le piano, le dessin… ma mère m’a inscrite à un cours d’essai au Théâtre du Rio à Grenoble. Cette fois elle ne s’est pas trompée ! En plus du cours où je me suis amusée comme une folle, je me souviens avoir été fascinée par le lieu en lui-même : la scène, les coulisses, les pendrillons… c’était la première fois que découvrais l’envers du décor et je me sentais tellement bien de ce côté-ci de la scène !
Qu’est-ce que tu as ressenti la première fois que tu es montée sur scène devant un public ?
Une adrénaline incroyable, un mélange de trouille et d’excitation ! Les premières secondes mon cœur battait à 100 à l’heure et petit à petit le trac a laissé place au plaisir. C’était grisant !
Je me souviens aussi de cette belle énergie qui nous portait moi et mes camarades de jeu. Cette sensation je la retrouve encore aujourd’hui quand je monte sur scène, j’en ai même besoin, c’est devenu comme une drogue !
Le meilleur/pire souvenir sur scène ?
Le meilleur : j’ai tellement de beaux souvenirs sur scène que j’aurais du mal à en choisir un ! En revanche, un des moments que je préfère (et qui revient à chaque fois) c’est le salut. Maindans la main, habités encore par nos personnages, on laisse entrevoir nos facettes de comédien/nes. L’émotion est à son comble, on ressent une fierté collective et beaucoup de gratitude. C’est un moment intense de partage avec ses partenaires, le public et la régie.
Le pire : l’audition que j’ai passé au Conservatoire National de Paris en 2008. J’étais tellement anxieuse que j’en ai oublié tout un pan de mon texte. Gros moment de solitude… C’est un peu comme si j’avais grillé un feu rouge en plein examen du permis… ca laisse peu de place à l’espoir. Mais je m’en suis remise depuis heureusement !
As-tu une anecdote marrante à nous raconter, d’actrice, metteur en scène ?
Un incident lors d’une scène de « L’Odyssée pour une tasse de thé » de Jean-Michel Ribes où j’incarnais une Pénélope ivre morte qui dansais sur les tables ! En plein milieu de la scène j’ai malencontreusement renversé la bouteille de vin qui s’est éclatée en mille morceaux sur le plateau, alors que nous jouions tous pieds-nus ! Heureusement la comédienne qui interprétait ma nourrice a eu l’intelligence et le pragmatisme d’improviser une scène où elle passait le balais ! Grâce à sa créativité spontanée on a évité de finir tous les pieds en sang ! Depuis je ne joue jamais sans chaussures !!
Et un souvenir de prof?
La fois où je me suis retrouvée à animer un cours d’impro pour 2 élèves au lieu de 10. Je n’ai pas voulu pénaliser les deux personnes qui s’étaient déplacées alors j’ai maintenu la séance et complétement repensé mon cours sur l’instant. Une formidable opportunité pour co-créer et challenger mon approche pédagogique. (Rassurez-vous normalement on ne fait pas cours pour 2 personnes!)
As-tu des petites habitudes avant de monter sur scène?
Avant de jouer, surtout si c’est un spectacle d’improvisation, j’ai besoin de me connecter aux autres comédiens. Le regard, le contact, la confiance, la complicité… c’est essentiel pour moi avant de partager la scène. Je m’isole aussi généralement 5 minutes pour respirer, échauffer ma voix et me concentrer.
Quel est l’esprit que tu essaies d’insuffler dans tes cours ?
Le plaisir, la bienveillance et la valorisation (de soi et des autres). Le théâtre ou l’impro c’est avant tout jouer. Il faut qu’il y ait cette envie de s’amuser au départ, c’est ça qui nous pousse à sortir de notre zone de confort, à appendre et à se révéler ! Je suis aussi très attentive à l’énergie collective et je veille toujours à ce que mes élèves se sentent en confiance dans mes cours et se sentent soutenus et portés par le groupe.
Portrait presque chinois :
Si tu étais un personnage de fiction ?
Mary Poppins
Si tu étais une réplique de cinéma ou de théâtre ?
« On peut tromper une fois mille personnes, mais on ne peut pas tromper mille fois mille personnes. »
Si tu étais un super pouvoir ?
L’audace.
Si tu étais un mot ?
Libellule
Si tu étais un plaisir ?
Un fondant au chocolat, cœur coulant.
Si tu devais choisir trois personnalités avec qui jouer sur scène / diriger comme comédiens?
Laurent Laffite, Sara Giraudeau, Pierre Niney.
*Merci à Stéphanie d’avoir joué le jeu de notre petit questionnaire (Et à Pauline sa créatrice) !
Si vous voulez en savoir encore davantage, filez découvrir sa bio !
Nous sommes ravies que Stéphanie nous rejoigne cette année pour un cours Improvisation Débutant !