Aurélien, comment et pourquoi as-tu commencé à faire du clown ?

Je me suis inscrit exprès dans mon école de théâtre parce que c’était une des rares à proposer du clown. J’ai toujours été attiré par le burlesque et ce que véhicule un regard ou un corps.
Et puis surtout j’ai toujours adoré faire marrer ceux qui m’entourent…

Est-ce que tu te souviens de ton premier cours ?

Oui, c’était un jeudi soir d’automne, j’avais la boule au ventre car c’était mon tout premier cours de théâtre de ma vie, et je commençais par ce qui m’attirait le plus, le clown. Je me souviens de la couleur de cette soirée et des premiers exercices que j’ai fait: dès mon premier passage, tout le monde s’est marré, j’ai su que je ne m’étais pas trompé.

Qu’est-ce que tu as ressenti la première fois que tu es monté sur scène devant un public ?

Du stress bien évidemment. Mais pas celui qui paralyse, celui qui rend pleinement conscient et assèche la bouche.

Le meilleur / pire souvenir sur scène ?

Un numéro de clown lors d’une scène ouverte, avec mes deux filles au premier rang, appuyées sur la scène en train de regarder papa faire le clown, et un échange de regard avec elles deux quand elles ont dit « papa ! » pleines d’amour. L’avantage du clown c’est qu’il n’y a pas de quatrième mur, on partage en direct avec le public, ça permet d’être conscient de ces moments…

As-tu une anecdote marrante à nous raconter ?

Avec ma troupe de clown on avait monté une pièce, qu’on a joué plusieurs fois, et lors d’une représentation on avait dû faire face à plusieurs « aléas » (techniques entre autres) qu’il avait fallu gérer. En sortant on était tous un peu énervés et insatisfaits, et ceux qui nous suivaient depuis le début nous ont accueillis super enthousiastes « c’est la meilleure que vous ayez faite, l’énergie et le rythme étaient parfaits ! ». Ce jour-là j’ai compris que les comédiens étaient les moins bons juges d’eux-mêmes…

As-tu des petites habitudes avant de monter sur scène ?

J’adore observer le stress des autres et sortir plein de vannes. Je ne mange pas et j’arrête pas de boire de l’eau.

Quel est l’esprit que tu essaies d’insuffler dans tes cours ?

J’essaie d’amener chacun à prendre conscience qu’on a tous notre place à exprimer ce qu’on est et ce qu’on ressent. Et toujours dans le plaisir, sans auto-flagellation…Etre totalement dans le moment présent, le seul sur lequel on a prise.

Portrait presque chinois : Si tu étais un personnage de fiction ?

Le professeur dans « Casa de papel »

Si tu étais une réplique de cinéma ou de théâtre ?

« Vous ne voyez rien parce que vous êtes coincé dans votre univers de merde…vous êtes myopes des yeux, myopes du coeur, et myopes du cul ! » (Le Père Noël est une ordure)

Si tu étais un super pouvoir ?

Celui de figer le temps afin de pouvoir encore mieux le décomposer.

Si tu étais un gros mot ?

Capitaliste

Si tu étais un plaisir ?

Endorphine

Si tu devais choisir trois personnalités avec qui jouer sur scène ?

Chaplin, Dupontel, Coluche (faut que je me dépêche, il en reste plus qu’un…)

 

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*Merci à Aurélien d’avoir répondu à notre petit questionnaire et à notre Super Pauline pour sa rédaction.