Comment et pour quelles raisons as-tu commencé à faire du théâtre ?

Quand j’ai commencé mon précédent métier d’ingénieur d’affaires, très sérieux et qui ne me plaisait pas beaucoup, j’ai très vite senti que j’avais besoin d’un bol d’air dans ma semaine pour tenir. Et ce fut le cours d’impro qui a répondu à cela. Également, lors de mes études supérieures, j’ai été l’assistante de Fabrice Melquiot, un peu par hasard. Chaque jour, je voyais les comédiens répéter. J’avais tellement envie de les rejoindre au plateau… L’improvisation et le théâtre ont ainsi pris racine dans ma vie…

  Comment et pour quelles raisons as-tu commencé à faire du théâtre ?

A mon premier cours, j’ai rejoint une équipe qui venait de se constituer (j’avais raté la rentrée).  J’ai été présenté par Afid que j’avais rencontré lors d’un cours d’essai d’un autre cours et qui est devenu un ami. Je me sentais assez impressionnée. Il m’a présenté à tous comme sa petite sœur – physiquement nous étions les opposés. Tout le monde a ri et je me suis détendue. Je ne les ai plus quittés.

Qu’est-ce que tu as ressenti la première fois que tu es monté sur scène devant un public ?

Le sentiment d’être vivante. Plus vivante que n’importe où d’autre. 

Le meilleur/pire souvenir sur scène ?

Je dirais les meilleurs, car plusieurs me reviennent en tête. Le dénominateur commun est une excellente connexion et écoute avec le partenaire. Dans ces moments-là, l’instant présent est vécu à 100%. Je suis très heureuse de pouvoir vivre de tels moments!

Le pire : j’ai été assistante arbitre de la coupe professionnelle de Paris Impro pendant plusieurs années. La première année, être l’assistante qui gérait l’ordinateur affichant les scores des équipes me stressait. Un soir, je me suis trompée dans la comptabilisation des scores. Le public avait compris mon erreur mais les joueurs étaient perdus. L’arbitre m’a passé un savon « pour le jeu ». On en a ri après. Mais sur le coup j’étais réellement mortifiée. 

Et un souvenir de prof?

En cours de lâcher prise, une élève se sentait bloquée sur son monologue de Racine. Nous l’avons retravaillé avec des exercices d’improvisation, grâce auxquels elle a réussi à s’autoriser à jouer davantage de choses et ne pas jouer « l’idée du personnage ». Elle s’est sentie libérée et a pu jouer encore davantage les enjeux du monologue avec une interprétation propre à elle. Il n’y a rien d’exceptionnel dans ce souvenir, mais je m’en souviens car il symbolise bien le lâcher prise d’un.e comédien.ne et le sentiment d’utilité du professeur.

As-tu des petites habitudes avant de monter sur scène?

En impro, nous faisons un cercle de paroles pour que chacun exprime ses limites lors du spectacle, par exemple « je ne veux pas qu’on m’embrasse sur la bouche ». Puis on se connecte en faisant quelques jeux pour courcircuiter le cerveau et se mettre dans le corps.  

Quand je joue du texte « écrit », j’essaye de me créer une bulle pour me concentrer au maximum. Je me fais des associations d’idées toute seule pour détourner mon cerveau du stress. Et là aussi, je me mets dans mon corps grâce à un exercice d’échauffement physique où je sollicite les membres de mon corps de haut en bas en continuant à solliciter chaque membre précédemment mis en action. Un peu compliqué écrit comme cela, mais c’est un échauffement très ludique et très physique que je fais souvent en ateliers…

Quel est l’esprit que tu essaies d’insuffler dans tes cours ?

J’aimerais que mon cours soit synonyme pour mes élèves d’un rendez-vous hebdomadaire de plaisir et de lâcher prise. Une moment précieux de la semaine où, grâce à l’impro, on va s’amuser, écouter, explorer, s’autoriser à repousser nos limites, faire s’exprimer l’enfant en nous et partager.

Portrait presque chinois :

Si tu étais un personnage de fiction ?

Le personnage central d’Into the Wild, Christopher McCandless. 

Si tu étais une réplique de cinéma ou de théâtre ?

Une citation extraite du livre Monstre de Gérard Depardieu : « Moi ça m’émeut toujours les gens qui osent montrer leurs peurs, leurs fragilités, leur ridicule. Laisser sortir ces choses qui sont en nous et qu’on ne peut contrôler. La seule façon honnête de trouver sa vérité, ou au moins une vérité qui nous ressemble, c’est d’ouvrir grand les vannes. »

Si tu étais un super pouvoir ?

Je parlerais le langage de chaque animal. Ils sont une grande source d’inspiration et j’aimerais savoir ce qu’ils se disent dans leur tête. En attendant, j’interprète leurs réactions en paroles et ça m’amuse toujours…

Si tu étais un mot?

Jouer 

Si tu étais un plaisir ?

La gourmandise

Si tu devais choisir trois personnalités avec qui jouer sur scène / diriger comme comédiens?

Noémie Lvovsky, Romain Duris, Laurent Lafitte de la Comédie Française, Benjamin Lavernhe de la Comédie Française, Laure Calamy. J’ai peut être un peu changé la question en cinq personnalités au lieu de trois…

*Merci Hélène d’avoir joué le jeu de notre petit questionnaire (Et à Pauline sa créatrice) !

Vous pouvez retrouver Hélènedans son cours d‘Improvisation tous les jeudis dans le 13e !