C’est déjà l’heure de notre Minute Culture n°3 !

C’est pas parce qu’on est des amateurs qu’on ne peut pas se la raconter…

Rappelez-vous, Acte 2 s’est donné une mission cette année : parfaire votre culture théâtrale. Vous connaissez sans doute les mots « Cour » et « Jardin » que vous utilisez à bon escient pour frimer devant votre prof, mais pour continuer de l’épater, nous vous proposons d’enrichir votre vocabulaire pour faire « pro » sur un plateau (oui sachez-le les pros disent
« plateau » au lieu de scène. Pourquoi ? Parce que c’est plus classe ! 😉

 

Tous en répétition !
Pour certains metteurs en scène les répétitions commencent par un « Travail à la table » comme son nom l’indique n’espérez pas bondir sur scène pour claquer les portes ou montrer votre plus belle mort façon Marion Cotillard…
Non, non, on redescend. C’est autour de la table et texte sous les yeux que débutera le travail. On lit, on relit, on re-relit… Et ça peut durer longtemps ! Certains metteurs en scène pro peuvent passer 3 semaines facile « à la table ». Mais rassurez-vous chez Acte 2, ça n’arrivera pas !
Direction la scène, enfin le plateau !
« Eric je m’asseois où ? A gauche ? »
Première erreur. Sur scène les mots Gauche et Droite risquent de vous faire perdre beaucoup de temps.
De quelle gauche parlez-vous? La vôtre sur scène ? Ou la sienne, depuis la salle ? Pour vous épargner une dispute aussi théâtrale soit-elle, dites « Jardin » pour la gauche (vu depuis la salle) et « Cour » pour la droite.
Ne cherchez pas, il n’y a ni jardin ni cour (à moins que vous ne soyez à la Comédie Française où ces mots sont apparus) Pour vous aider à vous en souvenir pensez à Jésus Christ. (J à gauche comme Jardin et C à droite comme Cour vu de la salle).
Pour les acteurs, sur scène le moyen mnémotechnique c’est de se dire que le côté cour est du côté de son « cœur » (romantique !)
Bon allez c’est parti vous allez enfin pouvoir répéter, mais quel genre de repet ?
Est-ce que vous faites Une Italienne ? Vous répétez votre texte à toute vitesse, à voix neutre et sans jouer du tout, juste pour vérifier que vous et vos partenaires maîtrisez le texte sur le bout des doigts.
Faites-vous Une Allemande ? Même chose mais avec le décor et les déplacements.
Une Australienne ? Même chose mais en sautant des passages !
De nombreux groupes ont tenté la Martiniquaise : répétition (très) alcoolisée mais bizarrement le résultat théâtral n’a jamais été probant…
Une fois la pièce travaillée dans son ensemble, et le jour J approchant dangereusement, il est temps de faire des Filages : On joue la pièce en entier à chaque répétition pour s’habituer à la durée et l’effort physique que cela demande (histoire de ne pas être rincé au milieu de la pièce, alors que vous devez encore tuer votre père et conquérir votre belle)
Ca y est, vous gérez la durée ? Parfait. Ca tombe bien il ne reste plus qu’un repet, celle que l’on appelait La Couturière puisqu’initialement on essayait les costumes la veille du grand Jour.
Cette dernière répétition était ouverte au public et gratuite. Je parle au passé car cela n’existe pratiquement plus (on répète en costume bien avant, et… on a besoin d’argent !)
Pas dormi de la nuit ? Envie de faire pipi toutes les 3 minutes, pas de doute ce soir c’est La Première mais votre metteur en scène zèlé veut faire un Raccord : Répéter juste un fragment avant de jouer la pièce pour le public.
Evitez de lui dire ses 4 vérités au risque de plomber l’ambiance, pour le bien de tous, obtempérez…
Et puis vu l’heure vous feriez mieux d’allez vous Grimer : vous maquiller, vous costumer, bref vous transformer !
On ne vous souhaite pas de Rester dans votre jus : c’est à dire jouer dans un costume qui n’a pas été lavé depuis la dernière représentation…
Le jour J.
Allez c’est l’heure. Le public est au rendez-vous, impatient. Un top de votre metteur en scène. Un dernier encouragement à vos partenaires et on va y aller…
N’attendez pas Les trois coups ça ne se fait plus (ou alors peut être dans les théâtres supers tradis mais sinon c’est un peu ringard…désolée) Mais si vous voulez savoir pourquoi il y avait 3 coups et non 4 ou 32 c’est que l’on saluait le roi, la reine et le public. C’est aussi pour cette raison que l’on saluait trois fois à la fin de la pièce (pour le roi à jardin, pour la reine à cour et pour le public au centre).
Vous êtes sur scène, aveuglé par les projecteurs. Evitez de Cabotiner (en faire des tonnes pour plaire au public) vous n’êtes pas Lucchini. Essayez déjà de ne pas Bouler, c’est à dire vous tromper et écorcher un mot. Ni d’avoir de Trou de mémoire. Evitez aussi de Mordre sur les répliques de votre partenaire. C’est à dire de l’interrompre en disant votre réplique avant qu’il n’ait eu le temps de finir son texte.
Ne soyez pas trop désagréable avec lui d’ailleurs car il pourrait vous Repêcher : c’est à dire vous souffler discrètement votre texte ou carrément enchaîner si vous êtes complètement perdu dans votre texte.
Je vous vois venir avec vos illusions « Mais y a pas un souffleur ? » Non y a plus. Trop cher. Maurice a quitté sa trappe sous la scène faute de budget. Et y a pas de prompteur non plus, vous n’êtes pas Nagui. Donc à moins d’être Gérard Depardieu et d’avoir des anti-sèches planquées dans le décor, il fallait apprendre votre texte !
Mais pas de pression. Vu le travail fourni vous n’allez pas Faire un four, un flop, un bide ou Prendre une tape.
Au contraire nous comptons bien vous voir Tenir l’affiche le plus longtemps possible c’est à dire rester plus longtemps que prévu à l’affiche en raison du succès remporté par votre pièce !
Vous avez raté l’épisode 1 « Merde et autre superstitions » ? Pas de stress vous pouvez toujours vous rattraper ici, ou pour l’épisode 2 Apprendre son texte ou pas ! c’est ici !