C’est pas parce qu’on est des amateurs qu’on ne peut pas se la raconter…
C’est déjà l’heure de l’épisode numéro 4 de notre Minute Culture !
Rappelez-vous, Acte 2 s’est donné une mission cette année : parfaire votre culture théâtrale. Vous maîtrisez sans doute déjà les phrases d’articulation classiques « Les chaussettes de l’Archiduchesse », « Ce chat vit chez ce cher Serge » ou le redouté « Je veux et j’exige d’exquises excuses ». Vous frimez même un peu en enchainant sans erreur le « Gros, gras, grand, grain d’orge ». Je suis très fière de vous.
Mais je suis désolée de vous le dire, tout ça c’est du pipi de chat à côté du défi que je vous propose maintenant : le texte Ici ou là.
Au programme : 649 mots pour agiter vos neurones et mettre à l’épreuve votre articulation ! 649 mots pour impressionner votre prof et vos petits camarades en ayant la sensation de devenir Raymond Devos ou Stéphane de Groodt quelques instants !
Alors, prêts à relever le défi?
(Un concours s’est caché à la fin de cet article)
Ici ou là !
Qu’est ce que je viens faire ici ? Je ne sais pas quoi faire là-bas…
Seulement là-bas, je croyais qu’ici, c’était pas comme ça ! Si j’avais su qu’ici c’était pas mieux que là-bas, là-bas je me serais dit : autant rester là ! On croit souvent qu’ici, c’est autre chose que là-bas mais c’est une ineptie ! Ah si !
(À son chien) Assis, Sissi ! Sissi, c’est mon chien.
Qu’est ce que je disais ? Ah si : Qu’est ce que je vais faire ici ? Ici ce qui me scie, c’est que l’on a exactement les mêmes soucis que là-bas, à ceci près que là-bas, c’est pas si près d’ici qu’ici, qu’ici, à condition d’être ici… Ah ça, si !(Remarquez il y a des cyprès ici comme là-bas) mais si là-bas, c’était aussi près d’ici qu’ici, alors là, on l’aurait franchement dans le baba !
Là-bas on me dit qu’ici ce sera comme ci ou comme ça, que l’on fera ceci, cela, que sera gai, là, gala, la fête quoi ! Ah la la hélas… couci-couça, on se retrouve quasi rassis, assis ici comme je le suis avec Sissi…
(À son chien) Hé là, Sissi, ici !
Qu’est ce que je disais ? Ah si ! Qu’est ce que je vais faire ici ? Là-bas, j’avais des hauts et des bas ! Bah, vous aussi, ici. Mais si ! Donc là-bas, je sciais du bois avec une scie. Là-bas quand on scie le bois, il s’abat. Ici aussi ? Je si, euh, je sais ! Et quand il s’abat, là-bas le bois il boit… Ben oui, c’est comme ça ! Moi aussi je bois… si…et quand je bois, là-bas, on me bat. Voilà pourquoi je suis là. (Qu’est ce que je sciais comme bois là-bas ? Du cyprès) Et qu’est ce que je bois ? Du cidre. Pouah ! Il est aussi acide ici que là-bas, quoique ce cidre-ci ne soit pas si dru que le cidre de Dreux ! On ne se décide à le boire, le cidre ci acide et si dru de Dreux que quand on le boit à deux dans les bois !
Une fois avec ce Sissi-ci on était là-bas : je sciais mon bois… Le bois s’abat, Sissi qui s’ébat aboie et qu’est ce que j’aperçois dans une paire de bas de soie, tout en bas du bois, deux boas ! Non pas deux beaux A ! Deux boas ! Je montre à François su bout du doigt les deux boas en bas de soie au bas du bois et je lui dis : « Tu vois ? » Il me répond « Tu bois » et je lui dit : « Quoi, tu crois » Il me dit « Oui ».Je me demande en vain comment il advint qu’il vit ou devina que j’étais aviné. Mais ce divin devin me dit « Va cuver ton vin là-bas ».Mais comme on était là-bas, pour lui là-bas ça voulait dire ici… Vous me suivez ? En tout cas, lui, François, il ne m’a pas suivi. Il est resté là-bas et c’est pourquoi je me demande ce que je vais faire ici.
Vous tous, qui êtes ici, vous êtes d’où ? Oui. Non, mais je vois bien que vous êtes doux, tout doux, très doux, mais vous êtes des doux d’où ? D’ici ou de là-bas ? Ah ! Je m’en doutais : vous ne savez pas… Hé oui… On ne peut jamais savoir ! Parce que quand on est ici, ici c’est ici mais quand on est là-bas, c’est là-bas ici et ici ça devient là-bas ! C’est pourquoi tout à fait entre nous, si ça ne vaut pas la peine de partir là-bas pour venir ici, ça ne vaut pas davantage le coup de partir d’ici pour retourner là-bas !
Alors je reste là.
Je n’ai pas réussi à trouver l’auteur de ce texte, alors si vous pouvez éclairer ma lanterne n’hésitez pas (une invit pour la Soirée de Noël du Cours Acte 2 à la clé !)